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L'écrit du menhir
25 octobre 2013

MÉVEL Jo / Granitia.

 

Granitia

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


GRANITIA
Jo MÉVEL.
De guerre lasse !  
Écrivain avec qui j'ai certains points communs ,  nous sommes nés tous les deux dans les Côtes d'Armor et nous habitons pas très loin l'un de l'autre dans la région de Lorient.
La première partie du récit se déroule à Locquémau, près de Lannion et la seconde à Hennebont, ville des Forges dans le Morbihan.
Des pressions visant la presse et la mort de Y.G journaliste au « Torchon Brulant » font la une des journaux locaux et nationaux ! Comment en est-on arrivé à cette extrémité ?
La découverte d'un noyé quelques jours plus tôt est-elle uniquement une coïncidence ? Un suicide de plus pense la population, c'est relativement banal, or il s'avère rapidement que c'est un crime.
Pour connaître les tenants et aboutissants de ces faits-divers , il faut remonter à l'automne 1942, dans un port de la Côte de Granite Rose, où nous faisons la connaissance de Yvonnick Gonidec, jeune garçon de 17 ans dont le père est décédé, lui laissant un bateau qui intéresse la résistance ; le chef du réseau le contacte. Une famille et des aviateurs britanniques doivent passer en Angleterre. Mais la tentative échoue, il est le seul survivant et il semble qu'ils aient été trahis ?
Hennebont, printemps 1998, un cadavre est repêché le long du canal; un lieu très fréquenté, une plaie à la tête font penser à un meurtre, une barbe fournie masque une partie de son visage, et bien sûr, il n'a pas de papiers sur lui, un mystère inhabituel pour la ville...
Une vieille dame à la retraite, en résidence dans ce qui est baptisé avec beaucoup de justesse « La Maison des Sages » écrit avec un certain talent ce qu'elle nomme des romans vérité ; en ce moment elle écrit et décrit la vie d'un couple en perdition; l'homme brisé physiquement par un travail très dur, boit ; cherche t-il aussi à exorciser son passé ?. Une haine tenace règne entre eux.. Alors quand le mari disparaît,  personne n'est pas plus ému que cela, seuls ses copains de bistrot pense qu'il est malade..Le nom de son dernier récit « Roman de vie » est signé Rose Guillou.
Le monde continue de ne pas tourner rond....
Un clochard est arrivé un jour, avec sa chienne est s'est vite fondu dans la grisaille qui est le quotidien de beaucoup. Qui est-il ? Pourquoi ici ?, et autre singularité, il a de l'argent et ne fait pas la manche ! Un autre phénomène est dernièrement apparu autour des terrains de football amateur de la région : des hordes de hooligans qui semblent être manipulés en sous main par un parti politique « Patrie et Nation ». Pour Y.G c'est un sujet à creuser mais bientôt son travail dérange...   des pneus de son véhicule sont crevés puis des menaces écrites lui sont adressées et dernière étape de l’intimidation,  il est agressé physiquement et le directeur de son journal est aussi prié de lui demander de cesser ses enquêtes.
Beaucoup de personnages,  car il se situe sur deux époques différentes avec ses propres protagonistes mais bien sûr certains sont communs.
Y.G, le journaliste d'investigation, il gène c'est évident, mais qui et surtout pourquoi ? Son enquête sur le mort du canal ? Ou alors ces papiers sur certains supporters du club de football qui semblent trop organisés et virulents pour être de simples spectateurs éméchés et un peu bagarreurs !
Yasmina est une autre journaliste, plus jeune ;  Y.G et elle étaient amoureux mais la vie et leur jeune âge en ont décidé autrement. Mais il suffirait de peu de chose pour que l’idylle renaisse.
Les charmantes dames de « La maison des Sages » sont comme toutes les anciennes personnes pleines de bienveillance mais aussi très fines observatrices et pleines de perspicacité.
C'est bien écrit avec un vocabulaire riche mais précis. Les situations semblent avoir été vécues, aussi bien l'embarquement clandestin pour l'Angleterre, (qui m'a rappelé que le 6 octobre 1941, c'était mon père qui avait quitté la Bretagne dans ces mêmes circonstances) que la vie du clochard !
Une histoire singulière mais avec un certain classicisme dans l'écriture.
A noter un peu d'humour dans les noms des journaux :
Le Torchon brûlant, La Ligne de l'Ouest, Le Point-Virgule, L’Éclairage, Le Granitier de l'Ouest, Libertad et L'indépendant du Blavet.
Extraits :
- Il le savait, la mer ne pardonne pas. Elle ne fait jamais de sentiments.
- Au pays, dès qu'un jeune finit son apprentissage, son statut change et c'est son patronyme qui est utilisé. Une reconnaissance de l'homme, un rituel issu des anciens.
- La vie manquait parfois de délicatesse.
- Le monde était devenu fou, les adultes aussi.
- Il avait envie de vivre. La mort lui faisait peur.
- La ville, blottie derrière de vieux et fiers remparts, respirait l'histoire de ses hommes.
- Maintenant, ils ne se supportaient et ils ne se supporteraient plus.
- Silences de couple !
- La pauvreté n'efface pas les pulsions. La misère enchaîne, et parfois déchaîne les esprits torturés.
- Oh, juste une intimidation dans un premier temps ! Deux pneus crevés, une signature pour mettre la pression.
- Et de mémoire d'habitant, toutes les morts n'étaient pas des suicides. Comment savoir !
- Le roman était maître du jeu, la romancière, son exécutant.
- Il avait bien compris le message. Il cherchait à l'intimider. Il se toucha l'arcade. Elle est encore sensible. Il tremblait d'émotion.
Éditions : Hermine Noire / Le chemin faisant. (
2011).
Yvon Bouëtté

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